Cette nuit verra le solstice d’hiver et dans quelques heures, les jours commenceront à rallonger. Le mercure, lui, continuera sa descente. Heureusement, le froid c’est comme le vélo ça ne s’oublie pas et on s’y habitue rapidement! Les journées plus courtes sont l’occasion idéale pour commencer à éditer les centaines de vidéos et les milliers de photos que nous avons rapportées de voyage. Nous espérons bien assembler quelques épisodes présentant notre descente vers les Bahamas et les partager ici bientôt.



Nous aurons eu besoin de plusieurs mois avant de pouvoir nous replonger dans les souvenirs de voyage. Je ne peux pas expliquer pourquoi exactement, mais j’imagine qu’il s’agit d’une réponse normale à un retour un peu brusque. Une sorte de sevrage auquel on se soumet inconsciemment. À peine arrivés au Canada, le bateau était déjà hors de l’eau et nous en route pour une maison qui n’était pas la nôtre (merci Pierre!) avec quelques sacs de vêtements, des produits de toilettes et tout ce qu’il restait de comestible sur le bateau… Quelqu’un veut des conserves de Rotel? On ne sait plus quoi en faire!

Si le premier mois est particulièrement excitant avec ses retrouvailles, ses petites douceurs gastronomiques, la facilité de se déplacer en voiture et les nombreux plans pour le futur; la suite, du moins pour nous, est très longue à venir. Six mois plus tard, tout ce que nous avions entreposé avant de partir est toujours entreposé et tout ce qui faisait notre quotidien est toujours au bateau, sous la neige. Bref, depuis que nous sommes revenus de voyage, nous vivons dans nos valises. C’est ironique tout de même!

Nous avons tout vendu avant de partir, conservant uniquement ce que nous ne pourrions pas remplacer. Nous ne savions pas exactement ce qui nous attendait, mais nous savions que nous amorcions un changement de vie avec ce voyage. Il aurait été si facile de reprendre là où nous avions laissé; de déterrer mes tailleurs, mes talons, mes (trop longues?) années d’études et de profiter tranquillement de la sécurité d’un chèque de paie régulier. Les occasions se sont présentées avant même notre retour, nous y avons très sérieusement réfléchis, mais nous avons choisi le long terme et de s’en tenir à notre décision initiale.

Nous voulons la liberté de voyager et nous avons toujours l’intention de faire les sacrifices requis pour y arriver. Par contre, pour nous qui sommes habitués à tout entreprendre rapidement et à ce que les choses se mettent en place dès que nous prenons une décision, la lenteur des évènements des derniers mois s’est révélée être un défi de taille. Beaucoup plus stressant, en fait, que n’importe quelles navigations de la dernière année.

Si nos projets professionnels trainent de la patte, M aura quand à elle reçu sa « p’tite laine » à temps pour l’hiver hâtif que nous avons connu cette année. Un gros merci à Serge Saintonge, de Saintonge Canevas Design, pour du travail bien fait. Comme toujours!


Si vous avez l’impression que ce message ressemble étrangement au dernier de Voyage Océan, c’est probablement parce qu’il l’est. Après avoir revu certains compagnons de voyage qui ont profité de la dernière année pour changer de carrière et/ou de mode de vie, nous en sommes venus à la conclusion que nous passons pas mal tous par les mêmes états d’âme. Loin de vouloir décourager des couples qui auraient des aspirations similaires, nous voulons simplement présenter ce qui peut arriver au retour. Trop souvent, les blogues des navigateurs se tarissent à peine les amarres attachées au quai, et on doit imaginer la suite.

Espérons que la nouvelle année apportera avec elle de nouveaux défis, de nouveaux voyages et de nouvelles réussites. Un joyeux temps des fêtes à tous!