Georgetown à Five Fathom Creek

M a encore eu le droit de prendre sa douche avant moi hier matin. En arrivant près de Georgetown nous avions remarqué ce qui ressemblait à quatre colonnes de fumée au loin. Plus tard au quai, alors qu’il commençait à neiger de la cendre, Michel suggérait à la voisine que c’était probablement un feu de forêt. « Yes, probably a marsh fire », un feu de marais, qu’elle lui répond. Quand le nord et le sud se rencontre! Régionalisme à part; M était couverte de suie portée par le vent et j’en ai eu pour une bonne heure et demi à frotter pour tout faire partir. J’en ai aussi profité pour gratter quelques restants de notre little tuny qui étaient maintenant bien séchés et incrustés dans l’antidérapant de la jupe arrière.
Feux de marais ou feux de forêt?
Nous sommes ensuite retournés faire un tour sur Front Street où il régnait un calme surprenant par rapport à la veille. La section historique de Georgetown est très jolie et a malheureusement été partiellement détruite par un incendie à la fin septembre. Pas de blessé, rien de comparable à Mégantic, mais très triste tout de même. Ici, c’est aussi bête qu’un feu qui a pris naissance au deuxième étage d’un restaurant et qui s’est propagé aux bâtiments voisins; pour finalement raser un bloc entier au bord de la rivière. La ville et les propriétaires considèrent présentement leurs options pour la reconstruction, aucune façade historique n’ayant survécu à l’incendie.

Ruines des sept bâtiments détruits sur Front Street
Ruines vues du boardwalk
Si l’on se fie aux aménagements qui ont été faits le long de la rivière, ce sera certainement très bien. Un boardwalk longe toute la section historique entre le Rice Museum et la Kaminski House. Il y a même deux dinghy docks qui y sont reliés. Ce qui est dommage, c’est que l’espace disponible pour s’ancrer est obstruée par des rafiots oubliés là sur leur ancre. Nous avions pris une marina donc nous n'avons eu aucun problème; mais je ne sais pas si nous aurions voulu être ancrés ici un soir de grands vents. Il finira bien par y avoir une épave qui brisera son câblot et qui partira à la dérive dans le mouillage. Nous avons de la difficulté à comprendre pourquoi la ville tolère que des bateaux soient abandonnées devant un quartier où elle a clairement investi temps et fonds publiques pour attirer les touristes. C’est vraiment dommage.

Kaminski House
Kaminski House
Kudzu Bakery: boulangerie, petits plats préparés et caviste
Front Street
Front Street
Front Street
Nous avons pris la route ce matin, après une sérieuse planification cette fois. La route intérieure entre Georgetown et Charleston est parsemée de haut-fonds et il faut utiliser la marée pour pouvoir les franchir. Près de Minim Island, où nous sommes passés 3,5 heures avant la marée basse, le profondimètre indiquait à peine 5 pieds 8 pouces… Nous avons poursuivi notre route jusqu’à McClellanville, où nous avons jeté l’ancre une demi-heure avant la basse mer. Notre mouillage de Five Fathom Creek, à marée basse, nous offrait quinze pieds d’eau, à un mille d’ici dans l’Intracoastal il en restait moins de cinq. Pour référence, notre tirant d’eau est de 5 pieds 1 pouce. Les prochains milles sont probablement les plus sévèrement affectés par l’ensablement dans cette section de la voie navigable, nous les passerons demain matin à marée haute. Nous avons d'ailleurs décidé de prendre la mer après Beaufort, Caroline du Sud. Après avoir parlé avec l'équipage d'un bateau de la ville de Québec, il n'est pas question de traverser la Georgie par l'intérieur. C'est apparemment bien pire qu'ici.

Marais, pins et palmiers aujourd'hui
Five Fathom Creek
Five Fathom Creek
Five Fathom Creek
Pendant que nous procédions au changement d’huile moteur, nous avons pris quelques minutes pour regarder un dauphin prendre l’apéro près du bateau avec le soleil qui se couchait sur le marais, c’était magnifique! Jusqu’à ce que, venus de nulle part, des centaines de mouches microscopiques s’abattent sur nous. Nous avons du nous barricader à l’intérieur et sommes présentement assiégés par des no-see-ums, genre de brulots avec un accent du sud. Heureusement, nous avons pu profiter de l’après-midi. Même si pour une partie, j’étais bien occupée à faire l’épouvantail pour décourager des douzaines et des douzaines d’étourneaux de prendre M comme halte routière. Ce n’est pas tous les jours qu’ils ont la chance de pouvoir se percher plus haut que les roseaux; et ils n’avaient pas l’intention de laisser passer l’opportunité. Je ne sais pas pourquoi je m’obstine à frotter M. Avec le passage des oiseaux, c’est tout à refaire. Pour une fois, je prendrais bien une bonne grosse pluie.

Les no-see-hums se faisaient aussi un apéro au même moment... Nous étions dans leur assiette.

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