Ce qui est fascinant de cet instrument, tellement lié à la mer et aux peuples qui habitent ses côtes, est qu’il a voyagé aussi loin à l’intérieur des terres qu’au Tibet et dans les Andes. Au Tibet, la musique sacrée du dung-dkar (conque blanche) évoque la paix et appelle à la clémence des dieux. Au Pérou, une vingtaine de trompettes, vieilles de 3 000 ans, ont été retrouvées sur un site religieux pre-Inca (article très intéressant à lire ici). Plus près de nous, dans le bateau, notre coquillage attendait à son tour d’être transformé en instrument de musique; ni sacré ni céleste mais parfait pour rendre hommage à une autre superbe journée qui se termine. Voici comment s’est opérée la transformation.
Suite, à la découverte de notre conque en putréfaction sur la plage, nous avons entrepris de la nettoyer à grande eau et de la faire tremper dans l’eau de Javel pour la nuit. Après quelques jours à la laisser sécher au soleil, nous étions fin prêts à trouver qu'elle serait sa tonalité.
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Notre conque prête pour sa transformation en instrument de musique |
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Voici une conque adulte. Remarquez la taille de la lèvre. |
Quelqu’un habitué à jouer de la trompette ou n’ayant jamais joué d’un instrument de la section des cuivres préfèrerait probablement une embouchure un peu plus grande. Ceci me ramène à notre idée initiale d’y aller progressivement et de tester la conque au fur et à mesure de la taille.
Comme l’intérieur du coquillage est composé d’une grande chambre en forme de spirale, la pointe où toutes les épaisseurs de nacre se rejoignent est assez dense et le chemin pour laisser passer l’air n’est pas nécessairement évident ou suffisamment grand. Ainsi donc, après chaque coupe avec le Dremel, Michel creusait aussi l’intérieur de l’embouchure à l’aide d’un poinçon et d’un marteau. Cela nous a permis de réduire la restriction dans l’embouchure sans avoir besoin de l’agrandir outre mesure.
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Même après les premières coupes, l'embouchure est encore pleine. Il faut la percer pour accéder à la cavité principale. |
Après avoir déterminé que l’embouchure est confortable, il ne reste qu'à percer une dernière fois le coquillage pour permettre à l'air de circuler librement. Ensuite, un léger polissage de l'embouchure avec une petite pierre ponce pour le Dremel ou avec du papier sablé fin; et voilà, un conch horn fait sur mesure!
Au final, nous avons coupé la pointe jusqu’au deuxième anneau et le diamètre intérieur de l’embouchure mesure 13 mm. Comme référence, une pièce de dix sous canadienne mesure 17 mm. Ce n'est pas très grand; et il nous faut justement trouver une deuxième conque afin que Michel puisse s’en fabriquer une à sa taille. La mienne est beaucoup trop petite pour qu’il puisse en jouer. Entre temps, je vais continuer à sonner le coucher du soleil à défaut de pouvoir contrôler la puissance des océans avec ma mini-conque!
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Voici l'embouchure de ma conque une fois terminée. La spirale intérieure est maintenant clairement visible. |
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Ma mini-conque trompette. Toute petite, mais étonnamment puissante! |
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