Le 7 février, nous avons quitté Georgetown avec Océane pour nous diriger vers Lee Stocking Island, histoire d’aller explorer plus à fond ce coin des Exumas. (Notre SPOT fait grève depuis quelques jours, donc c’est normal si vous n’avez rien vu sur la carte…) Nous nous étions déjà réfugiés derrière l’ile lorsque, lors d’une traversée mouvementée, nos panneaux solaires menaçaient de passer par dessus bord. Nous avions immédiatement adoré l’endroit, qui ne ressemble en rien au reste des Bahamas.
Par habitude, nous avions mis deux lignes à l’eau en partant de Georgetown. Mais comme cela fait quelques fois que nous faisons la route sans succès, nous ne nous attendions pas à grand-chose. C’est donc sous spi que nous cheminions tranquillement, en écoutant le début des cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques sur Internet. Pour une fois, le signal de BTC était franchement bon!
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En route pour Lee Stocking Island (photo gracieuseté de l'équipage d'Océane) |
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Les jeux olympiques aux Bahamas, mais les prouesses de notre connexion Internet furent rapidement éclipsées |
Le poisson en question avait bien du bleu électrique sur le dos et des éclats mauves sur les nageoires, mais aussi un long bec et une énorme nageoire dorsale. Pas possible! Nous venions d’attraper un espadon-voilier (sailfish ou istiophorus platypterus). Nous, à bord de notre voilier, avec une toute petite pieuvre en plastique bleue et rose, venions de capturer le poisson mythique souvent associé à Ernest Hemingway. Incroyable!
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Vite! Une photo avant qu'il ne brise la ligne. Mais la ligne a tenu bon. |
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Nous étions un peu à l'étroit dans le cockpit avec notre nouvel invité |
En bons citadins que nous sommes, nous avons eu quelques remords à avoir capturer un aussi beau poisson. Une fois à bord, nous l’avons examiné de long en large et étions absolument émerveillés par la « technologie » dont la nature l’a pourvue. Ce poisson est une machine conçue pour la chasse. Utilisant sa grande nageoire pour augmenter sa taille, il rassemble les petits poissons en un banc compact avant d’y plonger son bec couvert d’antidérapant et digne d’une bande de velcro industriel. J'y suis personnellement restée coincée à quelques reprises avec mon gant à fileter.
Notre espadon avait aussi deux grandes cavités sur le ventre. Après plus ample examen, nous en sommes venus à la conclusion que pour améliorer son aérodynamisme, il lui était possible de rétracter ses nageoires pectorales et anales. Pas étonnant que ces poissons aient une vitesse de pointe de 110 km/h! Grâce à Google, nous avons aussi appris que l’espadon-voilier atteint une taille de 1,50 m en environ neuf mois et que l’espèce n’est pas du tout menacée. Ouf, nous étions au moins un peu consolés.
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Photo de famille avec notre espadon-voilier (photo gracieuseté de l'équipage d'Océane) |
Nous avons bien tenté d’utiliser le congélateur, mais après 24 heures à drainer les batteries, nous en sommes venus à la conclusion que ce ne serait pas une solution viable à long terme; le congélateur étant beaucoup trop gros et la production électrique à peine suffisante avec les vents calmes des derniers jours. De plus, pour une raison incertaine, nous n’avons jamais réussi à faire geler le poisson. Peut-être y avait-il encore trop de sel dans les filets?
S’il y a une chose que nous avons appris cette semaine, c’est qu’il y a une grande variété de chaire de poisson et que l’espadon-voilier, contrairement à l’espadon, n’est pas particulièrement prisé pour la cuisine. Mis à part le nom, il n’y a aucun lien entre l’espadon-voilier et l’espadon. Ce sont deux espèces bien distinctes. La texture de la viande, crue et cuite, rappelle tout à fait le filet de porc. Étonnant quand même! Beaucoup de personnes recommandent de fumer le poisson ou de le cuisiner en sauce. Comme nous n’avions pas ce qu’il faut pour le fumer, nous l’avons essayé en sauce selon une recette de l’Ile Maurice; l’espadon massala. La recette est certainement intéressante, mais la texture n’a pas fait l’unanimité. Je continuerai à faire des tests cette semaine en espérant trouver une combinaison qui fera justice à notre belle prise.
Voici un lien vers une série de photographies du National Geographic.
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