St-Michaels et son musée maritime

Nous sommes arrivés à St-Michaels après environ une heure de navigation sous moteur et génois. En fait, juste assez pour avoir un peu d’eau tiède afin de prendre une douche avant d’aller en ville. Il est vraiment temps que nous installations la nouvelle anode de la génératrice; nous pourrons enfin avoir de l’eau chaude lorsque nous le voudrons. Entre temps, brrrr.

Le mouillage de Fogg Creek est un peu serré, mais comment se plaindre? Nous avons une connexion Internet gratuite, le musée maritime est à 100 mètres du bateau et la ville offre un dinghy dock gratuit; difficile de faire mieux. Le village de St-Michaels est exactement ce à quoi nous rêvions lorsque nous préparions le voyage. La rue menant du dinghy dock jusqu’à la rue principale, Talbot Street, est bordée de gites charmants aux jardins décorés pour Halloween et Thanksgiving. La rue principale a de jolies boutiques, quelques restos, un super bar laitier et une épicerie ACME parfaitement située à quelques minutes de marche du quai. Tout est propre, chaque lampadaire a sa décoration d’Halloween et son bouquet de feuilles de maïs, toutes les maisons sont impeccables; c’est le parfait village. Juste assez touristique, mais pas trop. Si tous les villages du coin étaient comme ici, nous pourrions y passer des mois sans nous ennuyer.

Mouillage de Fogg Creek. En arrière plan, le musée maritime.
Captain John Smith's Shallop. Reproduction de la chaloupe utilisée en 1608 pour cartographier la Baie. Shallop, chaloupe... c'est bien le dernier mot que j'aurais soupçonné d'avoir des racines anglaises.
En face du dinghy dock.
Le B&B favoris de Michel
Le plus mignon boot scraper au monde
Justine's Ice Cream Parlor. Mium!
Talbot Street
Depuis jeudi, à la météo maritime sur la VHF, nous entendons des avertissements d’inondation pour les régions alentours. Au début, nous croyions que ces avertissement étaient liés à la pluie, parfois très forte des derniers jours. Mais en arrivant en ville, tout s’est éclairci. Nous semblons être en période de grandes marées. Heureusement, pas de vagues aujourd’hui, car la terrasse et la cuisine du restaurant adjacent au dinghy dock n’avaient plus que quelques centimètres avant d’être complètement recouvertes.

C'est le dinghy qui est dans le stationnement ou la camionnette qui est dans la rivière?
Parterre d'un gite innondé
Le musée maritime vaut vraiment le déplacement. Il regroupe un tas de vieux bateaux, tous à différents stade de restauration, des bâtiments historique comme une vieille usine de transformation du crabe et une conserverie pour les huitres, un des derniers phares sur vérins (screwpiles) de la Baie et un petit chantier naval qui assure la restauration des navires du musée. Il est même possible d’être apprentis au chantier pour la journée si le cœur vous en dit.

Restauration d'un Potomac River Dory Boat (vers 1880-1900) utilisé pour la pêche aux huitres.
Autre bâtiment du shipyard présentement dédié à la restauration de Rosie Parks, un skipjack des années 50
Rosie Parks, skipjack, circa 1955.
Quelques canards qui s'en sortent très bien, inondations ou pas.
M fait presque partie du musée (en arrière plan).
Edna E. Lockwood, bugeye, circa 1889. Oyster dredger.
Hooper Straight Lighthouse et Edna E. Lockwood
Bâtiment de la Maryland Crab Meat Company
Bâtiment de la Maryland Crab Meat Company
Skypjack pour la pêche aux huitres
Conserves d'huitres.
Musée maritime
Pavillon sur la chasse aux canards. Le fusil sur la chaloupe était fait pour tuer une trentaine de canards en un seul coup. Only in America!?

J’ai un faible pour les phares depuis que nous avons navigué autour de celui du Haut-fond Prince, surnommée la Toupie, sur le Fleuve Saint-Laurent. Il n’est donc pas étonnant que le point fort du musée, pour moi, eut été le Hooper Strait Lighthouse (circa 1879). Dans la deuxième moitié du 19e siècle, la Baie de Chesapeake a pris un essor considérable grâce, entre autre, à la pêche aux huitres. Le trafic maritime a conséquemment connu une croissance sans précédent. À un certains moments, une cinquantaine de phares parsemaient les eaux peu profondes de la Baie. Parmi eux, les screwpile lighthouses. Ils étaient construits sur sept pilotis, en fait sept piliers d’acier avec une énorme tête de vis à une extrémité, qui pouvaient être vissés dans la vase. Cette technique permettait d’assurer une meilleure stabilité à la construction et d’éviter que les piliers ne soient arrachés du fond sous l’effet des glaces et des marées durant l’hiver. Le phare de Thomas Point, que je ne peux arrêter de prendre photos à chaque fois que nous passons par South River, est le dernier encore en opération; tous les autres ont été détruits ou remplacés. Celui du musée maritime, a été transporté ici en 1966 lorsque la garde côtière a décidé de le remplacer.

Hooper Straight Lighthouse (circa 1879) déménagé au musée
Voici l'une des sept vis permettant d'ancrer le phare dans la boue
lighthouse
Fresnel du phare
Nous avons fini la journée en espérant pêcher une petite entrée de crabes pour le souper. Ce sont finalement les crabes qui se sont fait un festin de nos gésiers de poulet. Le premier, après m’avoir permis de le remonter à la surface, s’est sauvé avec mon appât. Le deuxième était une demoiselle qui a du retourner à l’eau, les cinq ou six suivants se sont décrochés en remontant, non sans s’être servi un petit encas de poulet avant de partir; et le dernier, énorme et solidement agrippé à son morceau de poulet aurait fait un bel amuse-bouche, mais notre souper était déjà sur la table. Michel l’a donc remis à l’eau avec un peu d’insistance, l’autre ne voulant absolument lâcher son poulet.

Si les crabes ont mangé notre poulet, Madame Canard s'est assurée d'obtenir tout notre vieux pain.

2 comments:

  1. Vos photos sont magnifiques et les explications bien détaillées.... on y est presque.

    Merci et surtout bonne navigation.
    Sophie Ann

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  2. Bonjour Sophie Ann,
    Merci pour les gentils commentaires! Ça nous fait plaisir de partager nos découvertes avec des gens qui les apprécient.
    Caroline

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